RACE – SELKIE
Langue commune : Selkie
Dialecte Abyssal : Myraenne
RACE – SELKIE
Langue commune : Selkie
Dialecte Abyssal : Myraenne
Particularités physiques : La taille des Selkies varie beaucoup, oscillant entre 1,70 m et 2 m, quel que soit leur sexe. En règle générale, plus une lignée est ancienne, plus la morphologie porte la marque des profondeurs : les proportions s’amplifient, comme façonnées par la pression des Abysses. Leur cou, leurs côtes, ou parfois les deux, présentent des branchies qui ne fonctionnent que sous l’eau. Certaines lignées possèdent aussi de fines nageoires le long des flancs ou des mollets. Leurs yeux brillent dans l’obscurité, et leurs chevelures, vertes comme le jade ou bleues comme l’Abysse, évoquent dans l’eau des algues ondulant dans les courants. Leur peau, parfois lisse, parfois écailleuse, se décline en nuances de bleu foncé, de turquoise sombre ou de vert.
Certaines Selkies de la surface portent sur la peau de petites taches, capables de luire, mais seulement sous l’eau. Jadis, ces lueurs servaient de mots : les Selkies du royaume sous-marin savaient les faire clignoter pour converser en Ancienne Abyssale, une langue faite de lumière et de silence. Aujourd’hui, rares sont les Selkies de la surface qui ont la faculté de les faire clignoter.
Cycle de vie : Les Selkies atteignent l’âge adulte aux alentours de 20 ans. Leur longévité excède rarement le siècle, bien que certaines puissent vivre jusqu’à 200 ans lorsqu’elles demeurent exclusivement dans le royaume sous-marin.
L’Appel Abyssal : Les Selkies portent en elles l’Appel Abyssal, un lien viscéral à l’eau salée qui les pousse à regagner l’océan ou la mer. Sans le rituel du Muèn-Yal, elles ne peuvent quitter leur royaume sous-marin sans ressentir une peur insurmontable qui les contraint à retourner immédiatement dans l’eau. Celles qui choisissent de vivre à la surface le font en connaissance des conséquences : leur existence y est plus brève et dépasse rarement les 100 ans. La mort d’une Selkie de la surface n’est pas seulement plus rapide, elle est douloureuse, et seule l’eau salée peut apaiser cette souffrance. Le rituel du Muèn-Yal affaiblit ce lien, mais ne l’annule pas complètement. Même après l’épreuve, rester plus de 5 jours hors de l’eau entraîne une douleur physique et mentale croissante ; au-delà de sept jours, du sang s’écoule par les yeux, les narines et la bouche, et la souffrance peut rendre fou les esprits les plus solides. Au-delà de 10 jours, aucune Selkie ne peut survivre aux tourments de l’Appel Abyssal. C’est pourquoi elles vivent près de l’océan ou de la mer, et conservent de grandes quantités d’eau salée pour se maintenir, car loin de l’eau salée leur santé physique et mentale se détériore. La plupart des Selkies terrestres ont quitté les océans il y a des siècles, les autres demeurent dans l’eau, où leur rencontre est devenue très rare, et plus rares encore sont celles qui accomplissent aujourd’hui le rituel leur permettant de fouler la terre.
Foyer majoritaire : La plupart des Selkies résident aujourd’hui dans le royaume de Velmora. Quelques-unes vivent également au sein du Nouvel Empire de Solgard, bien que leur présence y soit plus discrète. En revanche, elles sont presque inexistantes dans la Confédération de Keron, dont les eaux polluées et la négligence envers les valeurs éthiques qu’elles chérissent les tiennent à l’écart.
Religion dominante : Les Selkies pratiquent majoritairement le Nirisme. Cependant, certaines préfèrent suivre le Shalaisme, en raison du caractère chanté des prières, qui s’accorde naturellement à leur tradition musicale.
Langues connues : Les Selkies parlent la langue commune (l’Elfique) ainsi que l’Abyssal leur langue natale. L’Ancien Abyssal n’est plus utilisé que par quelques érudits ou personne âgée, mais il partage avec l’Abyssal moderne le même alphabet et la même écriture.
Relations avec les autres races : Les Selkies attachent une grande importance au respect des promesses et à la politesse, ce qui favorise leurs affinités avec les Daelars. Elles respectent ceux qui vivent en harmonie avec les rivages, mais méprisent ceux qui les souillent ou les exploitent, notamment certaines guildes Naines, Gobelines ou Humaines, dans la Confédération de Keron.
Particularités culturelles : Les Selkies perpétuent leur culture à travers des récits chantés, transmis de génération en génération comme autant de leçons et de souvenirs de leurs ancêtres. Leur société, matriarcale depuis ses origines, reposait autrefois sur une organisation clanique : chaque clan marin était dirigé par les femmes les plus âgées. Lorsqu’une Selkie atteignait 100 ans, elles obtenait le titre Reïna, un mot Abyssal que l’on traduit généralement par matriarche.
Si une famille comptait plusieurs Reïnas, aucune décision importante ne pouvait être prise sans leur accord unanime. Depuis leur installation sur la terre ferme, la longévité des Selkies s’étant réduite, cette tradition a évolué : le titre Reïna peut désormais être obtenu à partir de 60 ans. Certaines familles continuent d’honorer cette coutume, en confiant les décisions majeures du clan à celles qui portent ce titre, gardiennes de la mémoire et du jugement.
Les Selkies décrire les strates de l’océan, comme les étages d’un temple inversé :
— Les Hautes-Mers, douces et bleutées ;
— Les Profondeurs silencieuses et dangereuse ;
— Et les Noirs-Puits, royaume interdit, refuge des anciens dieux et des Selmors.
Les Selkies n’enterrent pas leurs morts. Autrefois, dans les profondeurs du royaume marin, leurs dépouilles étaient offertes aux Abysses selon un ancien rituel appelé Muèn-Sel, un mot Abyssal que l’on traduit par “offrande de chair". Les corps étaient lâchés dans les Noirs-Puits, afin d’être dévorés par et les créatures étranges qui peuple ces lieux insondables et dangereux, ou par les Selmors, d’anciennes Selkies déformées par la corruption. Ces offrandes apaisaient les Selmors et réduisent leurs attaques contre les vivants. De véritables nécropoles sous-marines, constituées d’innombrables squelettes blanchis, témoignent encore aujourd’hui de cette pratique. Sur la terre ferme, certaines Selkies perpétuent le Muèn-Sel pour soutenir celle qui peuple encore le royaume sous-marin : lorsque c’est impossible, elles incinèrent les corps et jettent les cendres à la mer dès que possible, craignant que la sépulture terrestre ne prolonge les tourments de l’Appel Abyssal jusque dans la mort.
Les Selkies ne suivent pas de règles strictes en matière de séduction. Mais se sentent généralement plus à l’aise lors de rendez-vous tenus dans des bains d’eau salée privés, où elles ne se sentiront pas pressées par l’Appel Abyssal. Les Selkies se marient dans les temples Daeïques et accordent une grande importance aux chants et aux danses qui accompagnent la cérémonie.
Fêtes et rituels :
Rituel d’offrande de chair :
Le Muèn-Sel n’est pas seulement un rite funéraire. Il en existe une variante, peut-être encore pratiquée par quelques Selkies du royaume sous-marin. Il s’agit littéralement de sacrifices. Les Selkies résument ce principe par une formule ancienne : « Tant que l’Abysse est nourrie, les Selmors demeurent cachés dans l’obscurité. » Cependant, d’après les dernières nouvelles venues des profondeurs, une guerre féroce oppose désormais les Selmors aux Selkies. Peut-être les offrandes ont-elles cessé, privant l’Abysse de ce qu’elle réclamait. Quelles qu’en soient les raisons, certaines rumeurs, prétendent que des Selkies extrémistes perpétuent encore ces cérémonies sanglantes, pour nourrir de faux dieux ou d’antiques monstres marins. Rien ne prouve ces allégations, mais leur simple existence suffit à entretenir la crainte et le mystère autour du Muèn-Sel.
Rituel du renoncement :
Aussi appelé en abyssal Muèn-yal, le rituel du renoncement consiste à renoncer à la "mue de nacre", pour ce faire la Selkie doit d’abord s’immerger longuement dans une eau douce, pour apaiser la transition. Elle doit ensuite demeurer 3 jours hors de l’eau, endurant la sécheresse et la douleur d’une déshydratation extrême. Si elle surmonte cette épreuve, sa peau mue et l’Appel Abyssal s’affaiblit, lui permettant de vivre sur la terre ferme sans souffrance constante. La mue, tire son nom de son aspect délicat : bien qu’elle ne soit pas réellement composée de nacre, sa teinte pâle et ses reflets irisés rappellent ceux de cette matière précieuse. Unique dans la vie d’une Selkie, une fois la mue accomplie, il est impossible de revenir en arrière. Se séparer de cette enveloppe n’est pas un acte anodin. La perte de la mue entraîne une réduction significative de l’espérance de vie (près d’un siècle). C’est pourquoi la mue de nacre est considérée comme une partie essentielle de l’être, un fragment de soi que l’on garde précieusement. Ce rituel demande une préparation intense, les Selkies apprennent des chants méditatifs destinés à les plonger dans une transe protectrice, séparant la douleur du corps de la conscience. C’est probablement de cette pratique qu’est né leur profond attachement à la musique et au chant. Les mues issues du rituel ne sont jamais détruites : elles sont conservées dans des sanctuaires, à l’abri, dans des sarcophages de pierre finement sculptés et ornés de nacre. Ces lieux, appelés sanctuaires des peaux perdues, servent de points de recueillement. Quand une Selkie désire s’adresser à un proche disparu, elle se rend souvent auprès de la mue de celui-ci. Il ne s’agit pas d’une croyance en une communication réelle avec les morts, mais plutôt d’un acte apaisant, une tradition de mémoire et de lien. Même parmi les Selkies, certains jugent cette pratique inutile ou superstitieuse, tandis que d’autres y voient une manière de ne pas oublier d’où elles viennent.
Précisons d’abord qu’il est ici question de l’histoire terrestre des Selkies, celle du royaume de Valnel, à ne pas confondre avec ce qu’elles nomment le royaume sous-marin. L’histoire de ce dernier s’est en grande partie perdue, déformée au fil du temps. Certains récits évoquent toutefois l’existence de 3 anciens royaumes, détruits lors de la chute des Larmes de Chendral. Si ces récits sont véridiques, ces royaumes seraient parmi les plus anciens du monde connu, remontant à l’Âge de l’Oubli.
Quant à Valnel, son histoire débute avec le rituel du renoncement. Avant sa découverte, les Selkies vivaient cachées dans les océans, loin du regard des peuples terrestres. Leurs rares apparitions avaient nourri des légendes maritimes, empreintes de peur et de superstition : les marins les considéraient comme les annonciatrices de tempêtes, de naufrages ou de mort.
Ce n’est qu’après la maîtrise de ce rituel qu’elles purent rejoindre durablement la surface. En -2198 PI, elles émergèrent en grand nombre sur la côte sud-est du continent de Melnör, où elles fondèrent Snaol, leur première cité terrestre. Moins d’un siècle plus tard, elles bâtissaient leur royaume : Valnel. Les récits oraux racontent que leur migration fut motivée par la perte de vastes territoires, dévastés par les terribles Selmors.
En -2106 PI, Valnel rejoignit l’ancien Empire de Solgaaren, devenant l’une de ses provinces. Cette alliance fut scellée par un mariage inattendu : celui de la princesse Kilia Alorë de Valnel et de Melkar Elion, seigneur de Karnath. Un mariage d’amour, dit-on, plus que d’ambition, mais qui rattacha durablement Valnel à l’Empire, avec le soutien d’Oxtitlan et de l’Académie Kaurel.
En -513 PI, Valnel fit sécession de l’Empire, réagissant aux persécutions Tealariennes et au règne autoritaire de Kynmenor. Le royaume prit alors la décision de légiférer contre les massacres des fanatiques et d’ouvrir ses frontières aux réfugiés fuyant la persécution.
Cette rupture entraîna d’importantes pertes territoriales. Privée du soutien politique et militaire de Solgaaren, la cour de Snaol ne put empêcher Kynmenor de s’emparer des montagnes de Varnotal, riches en minerais, officiellement rattachées par la suite à la province de Velmora.
Valnel vécut ensuite en relative autarcie jusqu’en l’an 3 du calendrier post-impérial, lorsque Kala Alorë, alors reine de Valnel, apporta son soutien à la révolution Velmorienne, conjointement avec les Elfes d’Ortila et les Daelars. L’année suivante, Valnel devint officiellement une province du royaume de Velmora. La dynastie Alorë renonça alors volontairement à la royauté pour adopter le nouveau système politique Velmorien.
Parmi les figures les plus célèbres de la race des Selkie, on peut citer :
— Saint Nirtlok :
Nirtlok, parfois surnommé Niri, naquit en l’an -329 PI et mourut en -271 PI d’une tuberculose contractée en soignant des malades. Il avait alors 58 ans. Célèbre pour sa maîtrise exceptionnelle de la magie de guérison, il aurait accompli de véritables prodiges, notamment en soignant des Selkies défigurées par la corruption. Selon la légende, désespéré de ne pouvoir sauver l’un de ses patients, il pria Dayn avec une ferveur telle qu’une lumière auréola soudain ses mains. En les posant sur les malades, il les guérit. Ce miracle, répété à chaque prière, fut attesté par le Chantre Daelar Kor Jas’Mikar. On constata toutefois une limite à ce don : les guérisons ne se manifestaient que lorsque les mains de Nirtlok étaient immergées dans l’eau salée, ou lorsqu’il pleurait. Nul n’a jamais réussi à reproduire cette prouesse médicale, et ces miracles donnèrent naissance, en -299 PI, au courant de pensée Daeïque connu sous le nom de Nirisme.
— Kala Alorë :
Kala Alorë (un nom Abyssal que l’on traduit par scintillante) fut reine de Valnel à la fin de l’ère impériale. Née en –62 PI, elle obtint le statut de Reïna peu avant son engagement dans la révolte velmorienne ; à ce moment précis, elle était la seule Reïna de la dynastie à pouvoir prendre une décision d’une telle portée. Son soutien à la rébellion fut salué pour sa sagesse, car le choix était risqué. Sa décision la plus marquante demeura néanmoins le renoncement volontaire de sa dynastie au trône, acte par lequel Valnel choisit d’adopter ensuite le système politique de Velmora. Kala mourut en 29 PI, à l’âge de 91 ans.
— Kilia Elion :
Kilia, issue de l’ancienne dynastie Alorë, naquit à Snaol en -2126 PI. À cette époque, la fondation rapide du royaume de Valnel sur le continent suscita méfiance et tensions parmi les peuples voisins. C’est dans ce climat d’incertitude que Kilia rencontra Melkar Elion, un émissaire de l’Empire de Solgaaren. Leur rencontre scella le destin des deux nations : un amour sincère naquit entre eux, et leur union mit fin aux tensions. Le mariage fut célébré en -2106 PI, et marqua l’intégration officielle de Valnel en tant que province impériale, avec le soutien d’Oxtitlan et de l’Académie Kaurel. L’union d’une Selkie et d’un Elfe ne permettant pas la procréation, Kilia et Melkar choisirent d’adopter plusieurs enfants, issus d’orphelins des deux peuples. Hélas, leur lignée s’éteignit peu à peu, les derniers descendants Elfe ayant péri durant la guerre du Brasier. Aujourd’hui, le nom Elion est encore porté par certaines Selkies de Solgard, sans lien de sang avec Kilia, mais héritières de son prestige et de son savoir. Sa renommée repose autant sur la légende romantique de son mariage que sur ses talents de guérisseuse, transmis et enseignés au sein de sa descendance adoptive, dont plusieurs membres figurèrent parmi les plus grands médecins du Nouvel Empire.