RACE – GOBELIN
Langue commune : Gobelin
Dialecte Glurkien : Glurks
RACE – GOBELIN
Langue commune : Gobelin
Dialecte Glurkien : Glurks
Particularités physiques : Les Gobelins mesurent généralement entre 1m20 et 1m40. Ils se distinguent par de longues oreilles pointues et des yeux globuleux, parfois certains présentent un iris horizontal, et leurs yeux peuvent briller légèrement. Certains aiguisent ou taillent leurs dents en pointe, par coutume ou par intimidation. Leur peau peut présenter diverses teintes : du vert glaireux au gris cendré, parfois presque pâle. Ces nuances varient selon les régions ou les lignées, sans distinction de sexe.
Cycle de vie : Les Gobelins vivent moins d’un siècle et atteignent l’âge adulte vers 16 ans. Leur croissance rapide et leur maturité précoce compensent leur espérance de vie plus courte.
Foyer majoritaire : Aujourd’hui, les Gobelins sont principalement établis au sein de la Confédération de Keron, où ils représentent une part notable de la population. On en trouve également dans plusieurs régions de Solgar et de Velmora, bien qu’en nombre plus restreint.
Religion dominante : La plupart des Gobelins pratiquent le Shalisme, tandis que certains, plus rares, suivent les cultes Daeïques intégristes ou Forgésiens. Bien qu’ils aient été autrefois persécutés par les Elfes et les Taelariens, quelques Gobelins demeurent fidèles à la foi Taelarienne. Certains prétendent qu’ils ne le doivent qu’à des conversions forcées, mais il ne faut pas oublier que leur peuple combattit autrefois aux côtés de Taelar Ier contre l’Innommable.
Langues connues : Les Gobelins parlent couramment la langue commune (elfique) et le Glurkien, leur langue natale.
Relations avec les autres races : Les Gobelins nourrissent encore une rancune tenace envers les Elfes, qui les réduisirent jadis en esclavage sous l’Ancien Empire. Ils entretiennent d’excellentes relations avec les Nains, qu’ils admirent pour leur maîtrise artisanale, ainsi qu’avec les Humains, qu’ils considèrent comme des alliés naturels dans les domaines commercial et politique. Les Gobelins apprécient aussi les Daelars et les Selkies, dont l'honnêteté et la loyauté les rendent, à leurs yeux, prévisibles et faciles à manipuler en affaires. Hélas, cette sympathie n’est pas partagée, et les échanges entre ces peuples tournent souvent à la dispute ou à des négociations interminables, dont seuls les Gobelins semblent se réjouir.
Particularités culturelles : Les rites funéraires Gobelins sont aussi déroutants, que leur fascination obsessionnelle pour ce qui brille. Avant de recouvrir le cercueil de terre, chaque proche dépose une ou plusieurs pièces d’or sur le couvercle. Omettre ce geste serait jugé offensant, mais offrir de l’or reste toujours un dilemme pour ces êtres fascinés par ce métal. Le lendemain, il est parfaitement acceptable, voire attendu,de déterrer la tombe pour récupérer les pièces : plus un défunt est « dépouillé », plus cela prouve qu’il était aimé et prospère. Certains Gobelins vont jusqu’à payer à l’avance quelqu’un chargé de venir récupérer leur or après leur mort, par peur que personne ne s’en charge. Il n’est pas rare que cette pratique donne lieu à de véritables chasses au trésor nocturnes, où le premier à creuser est le premier servi.
En matière de séduction, rien n’est plus efficace qu’un présent brillant, l’or demeurant le symbole suprême d’attention et de respect. Les mariages Gobelins, eux, ne se conçoivent jamais sans dot. Contrairement à d’autres peuples, cette dot n’a pas vocation à assurer la sécurité du foyer, mais à financer la création d’un atelier, d’une guilde, ou d’un commerce commun, gages de réussite professionnelle et d’indépendance.
La société Gobeline ne repose pas sur des castes, mais elle possède néanmoins deux groupes sociaux notable :
- Les Glurks d’atelier, artisans, inventeurs ou mécaniciens, affichent une élégance mêlée à la praticité : gants de cuir, tabliers, lunettes, ceintures d’outils. Autant d’accessoires devenus des signes d’orgueil professionnel.
- Les Glurks de guilde, commerçants, politiciens et contrebandiers, préfèrent les tissus nobles, les parfums marqués, les monocles et les chapeaux haut-de-forme. Leur apparence raffinée leur permet de séduire toutes les clientèles, tout en affirmant leur statut de fins stratèges économiques.
Fêtes et rituels :
Leurs fêtes demeurent bruyantes et commerciales mais les Gobelins célèbrent aussi les grands contrats conclus, les alliances scellées, et les inaugurations d'ateliers comme de véritables événements sacrés. Les échanges de cadeaux sont une tradition essentielle, particulièrement entre Gobelins et Nains.
La Grande Affaire :
À l’âge de 10 ans, chaque Gobelin choisit un mentor. Ce mentorat s’achève lorsqu’il atteint l’âge adulte, à 16 ans. À cette occasion, une épreuve marque la fin de l’apprentissage.
- Pour les artisans, il s’agit d’une démonstration de leur savoir-faire : création d’un objet, d’une œuvre artistique ou d’un mécanisme ingénieux. Peu importe la nature du projet, l’important est de prouver la maîtrise acquise au cours du mentorat.
- Pour les membres de guildes, l’épreuve prend une autre forme : présentation d’un exploit administratif, d’une nouvelle méthode de classification, ou encore signature d’un contrat important.
Ce n’est qu’après avoir accompli cette épreuve que le jeune Gobelin est reconnu comme un adulte et peut se présenter fièrement comme Glurks d’Atelier ou Glurks de Guilde. La cérémonie se conclut par la signature d’un contrat engageant le jeune adulte à rembourser les dettes de ses parents. Ce document, à la fois financier et symbolique, contient aussi les “Dix Sagesses des Anciens”, règles fondamentales de la société gobeline :
1. L’or perçu n’est jamais rendu.
2. Un contrat est un contrat… mais seulement entre Gobelins.
3. Le profit d’abord, l’amitié ensuite.
4. Dans le doute, mens.
5. L’instinct mène à l’opportunité et au profit… ÉCOUTE TON INSTINCT !
6. Rien n’est plus important que la santé… sauf l’or bien sûr.
7. Si c’est fragile, place-le près de la porte et double le prix !
8. “Assez” n’est jamais suffisant.
9. Tout peut se vendre, même l’amitié et le pardon.
10. Tes employés sont les échelons de ton échelle vers le succès, n’hésite pas à leur marcher dessus.
La Kermesse des Ateliers :
Célébrée chaque année par les Gobelins, cette fête rassemble artisans et inventeurs. Chacun y présente ses dernières créations : nouvelles techniques, prototypes ou objets insolites. Le public vote pour son invention préférée en offrant une pièce d’or. À la fin de l’événement, celui ou celle qui en a récolté le plus reçoit le titre de Glurks de l’année. Ce titre, souvent partagé entre plusieurs gagnants selon la localité, confère un prestige proportionnel à la taille de la ville. La Kermesse des Ateliers est à la fois un moteur d’innovation et un outil de promotion auprès du grand public.
La Grande Marrade :
Organisée par les Glurks de Guilde, la Grande Marrade est un concours d’histoires humoristiques ouvert à tous. Les participants montent tour à tour sur scène pour raconter une blague, une anecdote ou une fable… mais, dans les faits, ces récits se transforment souvent en publicités déguisées : présentation d’un produit, vantardise sur une invention, ou glorification d’une guilde. Aucune règle stricte n’existe : seule compte la réaction du public, et le prestige du conteur se mesure à l’intensité des applaudissements.
Bien que les Gobelins soient aujourd’hui considérés comme un peuple jovial, leur passé demeure empreint de tragédie. Leur origine, enveloppée de mystère, remonterait à l’Âge de l’Oubli, bien avant l’Âge du Chaos. Certains anciens récits prétendent encore qu’ils auraient été créés par l’empereur Kynmenor pour servir d’esclaves, mais la plupart des historiens modernes s’accordent à dire qu’il ne s’agit là que d’un odieux mensonge, proféré lors de l’une des crises de folie du souverain.
À l’origine, le royaume de Barna, patrie des Gobelins, rejoignit pacifiquement l’Ancien Empire en tant que province en -2500 PI. Toutefois, en -535 PI, Kynmenor promulgua un décret impérial ordonnant l’asservissement des Gobelins, qu’il considérait comme des “objets” issues de sa propre création. Peu après, la province de Barna fut dissoute et rattachée de force à celle de Velmora.
Privés de leurs terres et de tout statut, les Gobelins furent dispersés à travers l’Empire pour servir comme ouvriers, porteurs et mineurs. Ceux qui réussirent à fuir trouvèrent refuge dans les archipels de Keron, où leurs migrations maritimes répétées donnèrent naissance à un épisode demeuré célèbre : la révélation de la prophétesse Shala, en -518 PI. Selon les chroniques, c’est par ses chants qu’elle guida les navires des exilés à travers les brumes traîtresses entourant l’île de Lanvain, évitant ainsi d’innombrables naufrages. Ce miracle fondateur donna naissance au courant Daeïque du Shalaisme, encore vivace aujourd’hui.
Tous les Gobelins ne plièrent pas sous le joug impérial. Dans les jungles étouffantes de l’ancien Barna, des groupes refusèrent la servitude et menèrent une résistance acharnée. Depuis leurs repaires cachés, ils harcelaient les convois impériaux, libéraient leurs semblables et frappaient où on les attendait le moins. Craignant que cette insoumission ne devienne un symbole pour le peuple opprimé, l’Empire lança expéditions sur expéditions pour les éradiquer. Villages incendiés, jungles rasées, exécutions publiques… rien n’y fit. À chaque fois, quelques survivants reprenaient la lutte. Malgré les siècles de persécution, jamais la flamme de Barna ne s’éteignit, et jamais la volonté de son peuple ne fut brisée.
Lorsque l’Empire Solgaaren s’effondra, la révolte prit une ampleur inédite. Pendant 2 longues années, les loyalistes furent tenus en échec par les tactiques ingénieuses des insurgés, dans ce que l’on nomme aujourd’hui l’Insurrection Glurkienne. Le conflit ne trouva son issue qu’en l’an 2 du calendrier post-impérial, grâce à la médiation de Georges Elvaris, diplomate Humain et représentant des anciens loyalistes. Ses négociations aboutirent à l’abolition officielle de l’esclavage des Gobelins et à l’anoblissement de Nag Le Rusé, chef de la rébellion, qui prit le nom de Saegor et fonda l’une des Douze Grandes Maisons du futur Empire de Solgard.
Enfin, lors de la fondation du royaume de Velmora, en l’an 4 du calendrier post-impérial, la province de Barna fut officiellement restituée au peuple Gobelin, tout en demeurant rattachée au royaume. Ce fut la première fois depuis des siècles que les Gobelins purent à nouveau fouler librement leurs terres ancestrales, et rire sans craindre le fouet.
Parmi les figures les plus célèbres de la race Gobeline, on peut citer :
— Vigor Trois-doigts : Né en -903 PI, Vigor s’effondra lors d’une promenade dans l’Académie Kaurel et mourut le lendemain, en -832 PI, à l’âge de 75 ans. Il est resté célèbre pour avoir fondé le Magisterium. Cette spécialisation, davantage politique que purement magique, forme des érudits chargés d’intervenir comme consultants auprès des royaumes sur les questions liées à la magie. Vigor est aussi à l’origine de la création des Yakith, créatures magiques créées pour remplacer les chiens de guerre.
— Snog l’Ingénieux : Né en -51 PI, Snog fut un inventeur Gobelin reconnu pour ses recherches sur les cristaux arcaniques. En -21 PI, il découvrit une propriété jusqu’alors inconnue de ces minéraux : leur capacité à libérer de l’énergie magique lorsqu’ils sont brûlés. Cette découverte marqua un tournant dans l’histoire et posa les bases de l’artisanat arcanique moderne au sein de la Confédération de Keron. Cependant, Snog ignorait la nature toxique des vapeurs dégagées par la combustion des cristaux. Exposé trop souvent à ces émanations acides et corrosives, il succomba à une dégradation de ses poumons. Il mourut en -5 PI, à l’âge de 46 ans, victime des conséquences mêmes de sa découverte.
— Nag Le Rusé : Né esclave en -39 PI, Nag fut libéré par la résistance de Barna en -27 PI, alors qu’il n’avait que 12 ans. Recueilli dans les jungles, il y apprit les tactiques de guérilla des insurgés et resta caché jusqu’à l’effondrement de l’Empire Solgaaren, lors de la Guerre du Brasier. À la mort du dernier empereur Kynael III, il mena plusieurs actions de libération d’esclaves et prit la tête de l’Insurrection Glurkienne. Maître stratège, il sut tirer parti du terrain pour tendre des embuscades foudroyantes. Il développa notamment la tactique des volées alternées, où deux escouades d’archers alternaient tir et repli, harcelant sans répit l’ennemi tout en restant hors de portée de l’infanterie. Une fois leurs carquois vides, les Gobelins passaient au combat rapproché, souvent en position de supériorité numérique ou tactique. Jamais les loyalistes ne parvinrent à le vaincre durant la campagne de Kelgrad. Résignés, ils durent négocier : l’esclavage Gobelin fut aboli, et Nag fut anobli en récompense de ses succès militaires. Il rejoignit alors le nouvel Empire, prit le nom de Saegor, et fonda l’une des Douze Grandes Maisons lors de la création du nouvel Empire Solgard, en l’an 5 du calendrier post-impérial. Saegor mourut à 64 ans, en 39 PI, à la suite d’une chute accidentelle.