1. Caractéristiques physiques

Particularités physiques : Les Elfes se divisent en 3 lignées dont l’apparence résulte de longues adaptations à des environnements très différents. Toutefois, quelle que soit leur lignée, ils restent toujours plus maigres et plus élancés que les humains, leurs oreilles sont longues et pointues, et leurs yeux brillent dans l’obscurité.

Howynel : Ce sont la plus grande des lignées Elfiques, ils mesurent généralement entre 1,75 m et 1,95 m. Leur peau est d’un blanc pâle, parfois d’un rose délicat qui pourrait sembler maladif chez un humain. Leurs cheveux vont du blond doré au blond platine, et leurs yeux présentent des teintes grises, bleues ou cyan. 

Nyménel : Ils mesurent généralement entre 1m65 et 1m85. Leur peau varie entre  un beige naturellement terne et/ou un ton légèrement verdâtre (sans reflets métalliques). Leurs cheveux vont du roux clair à l’auburn, jusqu’au brun profond, et leurs yeux arborent des nuances jaunes vives, orangées ou vertes.

Falnel : de taille semblable aux Nyménels (1m60 à 1m80), ils possèdent une peau très sombre, presque noire, tirant parfois sur le bleuté, le violacé ou le gris profond. Leurs cheveux sont blancs, gris ou noirs, et leurs yeux se déclinent dans des teintes rouges, violettes ou rosées. 

Cycle de vie : Les Elfes atteignent l’âge adulte aux alentours de 30 ans. Quelle que soit leur lignée, ils ne vivent guère au-delà de 3 siècles. Rares sont ceux qui atteignent un tel âge, la plupart succombant bien avant aux aléas d’un monde dangereux, seuls les plus privilégiés ou les mieux protégés peuvent espérer une longévité aussi remarquable.

2. Culture et société

Foyer majoritaire : Les Elfes sont présents sur la plupart des terres de Melnör, bien qu’ils soient rares dans les archipels de Keron et la province d’Oxtitlan. Certaines lignées demeurent toutefois plus ancrées dans des régions précises : Les Howynels proviennent majoritairement des provinces de Kelgrad et Vorgrad, dans le royaume de Solgard. Les Falnels sont originaires des provinces de Karnath et Morowik, également situées dans le royaume de Solgard. Les Nyménels, quant à eux, viennent principalement de la province d’Ortila, dans le royaume de Velmora. Autrefois, une partie d’entre eux vivait aussi dans la province de Kosh, mais lors de son annexion par la Confédération de Keron, la majorité s’enfuit vers Ortila pour y trouver refuge.

Religion dominante : La plupart des Elfes sont Taelariens, et cette foi est particulièrement répandue chez les Howynels. On rencontre aussi quelques Nyménels adeptes du Shalisme, ainsi que des Falnels se réclamant du Daeïsme intégriste.

Langues connues : Tous les Elfes parlent la langue commune (Elfique), mais beaucoup maîtrisent également l’Elwënique. Cette langue ancienne partage des similitudes avec la langue commune, bien que sa prononciation, son rythme et ses caractères aient largement évolué. Ces ressemblances ne sont perceptibles que par les Elfes eux-mêmes.

Relations avec les autres races : Les Elfes ont pleinement conscience d’être la race la plus mal-aimée du continent. Pourtant, loin d’y voir une honte, beaucoup y perçoivent la marque de leur réussite, la preuve de la grandeur passée de l’ancien empire de Solgaaren, qui sut jadis unir le continent sous une même bannière. À leurs yeux, cette hostilité n’est que la manifestation d’une jalousie née de la splendeur de leur histoire. Et s’il fallait désigner un peuple avec lequel ils s’entendent le mieux, ce serait sans nul doute les Humains.

Particularités culturelles : Quel que soit leur type, tous les Elfes partagent une coutume immémoriale : ils ne coupent jamais leurs cheveux, sauf à des occasions symboliques. Ainsi, chez tous les Elfes, le mariage se déroule de manière similaire : après l’échange des vœux dans un temple Daeïque, les jeunes mariés se coupent les cheveux. Cette coupe symbolise le début d’une nouvelle vie à deux, les cheveux repoussent ensemble pour atteindre la même longueur. En cas de grande honte, un individu peut se couper les cheveux pour montrer son repentir et sa volonté de recommencer sa vie. Les ennemis des Elfes connaissent bien cette tradition et l’ont parfois utilisée pour les humilier. Une autre occasion concerne les couples : lorsqu’ils décident de rompre définitivement avec leur passé ou d’affirmer un changement de vie, les deux partenaires se coupent les cheveux, symbolisant leur célibat ou leur renouveau. Cette pratique revêt une importance particulière, car malgré leur grande longévité, les Elfes restent la race la moins fertile du continent.

Howynel : Les Howynels attachent une grande importance à l’astronomie, qui les fascine. Leur culture est austère et froide, à l’image des contrées dont ils sont originaires. Leur tempérament, naturellement calme, peut parfois sembler hautain ou pédant. Il est vrai qu’ils sont fiers d’appartenir à la lignée des héros ayant façonné l’ancien empire de Solgaaren, tels que le prophète Dae ou le martyr Taelar. Mais ils sont également conscients d’être les héritiers des Sierdas (Sierda désignant les anciens sorciers, avant que l’éthique ne distingue leur pratique de la magie), dont les légions ont servi dans les armées de l’Innommable et dans sa secte, les Ossars. Cette fierté, ainsi que leur obsession pour la pureté du sang, a engendré des empereurs décadents et consanguins, comme le célèbre empereur Kynmenor, qui réduisit les Gobelins en esclavage par décret impérial. Quoi qu’il en soit, ces idées n’ont que partiellement disparu depuis la guerre du Brasier, et l’on retrouve encore quelques extrémistes Howynels défendant la pureté du sang. Concernant leurs rites funéraires, ils pratiquent de brèves cérémonies dans un temple Daeïque et enterrent le corps. En matière de séduction, ils pratiquent l’amour courtois, où la cour se fait par des démonstrations d’affection, allant de la récitation de poèmes aux chants. Parfois, plusieurs prétendants se rencontrent, ce qui peut donner lieu à des duels ; ceux-ci cessent immédiatement au premier sang versé. Contrairement aux apparences, ils valorisent fortement la capacité à accepter sa défaite, car, de toute façon, le choix final revient toujours à l’élu de leur cœur, et l’important est de démontrer dignité et honneur.

Nyménel : Les Nyménels comptent beaucoup de nomades parmi eux, parcourant sans cesse les routes commerciales dans de magnifiques roulottes en bois tirées par des sangliers géants. Leur culture est empreinte d’une sagesse mélancolique, qui valorise l’acceptation du changement, la conscience que toute chose est éphémère, et que la nature en est le parfait exemple. Et ne croyez pas qu’ils soient faibles parce qu’ils chérissent l’éphémère : leurs traditions les poussent à défendre farouchement certains territoires afin d’en protéger la nature. Ces environnements deviennent de véritables sanctuaires pour les animaux, et ils y élèvent leurs sangliers géants. Ces bêtes vivent presque en symbiose avec les Nyménels, qui les considèrent comme sacrées. Malheur à celui qui en tuerait une devant eux ou lui ferait du mal pour dégager la route : les Nyménels les voient comme des membres de leur famille et ne les consomment que lorsqu’elles meurent de vieillesse. Pour les rites funéraires, ils réalisent une cérémonie dans un temple Daeïque, puis déposent le défunt sur une falaise proche de leur sanctuaire naturel, afin que son corps nourrisse les vautours et les loups et retourne ainsi à la nature. En matière de séduction, ils ont tendance à s’offrir des bracelets faits de tissus colorés et tressés, et leurs rendez-vous prennent souvent la forme de pique-niques.

Falnel : Les Falnels semblent être les plus expressifs et joyeux des Elfes, dotés d’une grande affection pour les bains publics et pour l’eau. À tel point que toutes les sources sont considérées comme des secrets précieux, transmis de génération en génération. Beaucoup sous-estiment à quel point la sécheresse peut être rude pendant les étés brûlants de Karnath : la végétation se dessèche presque entièrement chaque année, ne laissant que des plaines et des plateaux d’herbes jaunes et sèches, où se détachent parfois des strates d’ocre dans les falaises. Dans l’ensemble, les Falnels ont une culture chaleureuse et accueillante, à l’image de leur contrée natale. Parmi les curiosités de leur culture, on note leur goût pour les boucles d’oreilles et les piercings, ainsi que pour les bracelets et bagues ornés de pierres précieuses. On les connaît également pour leur faculté à se lier avec les rhinocéros, réputés partager le même tempérament colérique et farouche lorsqu’on les menace ou les insulte. Pour les rites funéraires, les Falnels brûlent les corps, puis rendent un dernier hommage à l’âme lors d’une cérémonie Daeïque. En matière amoureuse, ils ont pour coutume de s’offrir des bijoux : plus leur valeur est élevée, plus le présent est apprécié. Ces bijoux sont souvent conservés comme dot, destinés à protéger la famille en temps de difficultés.

Fêtes et rituels : 

L’Équinoxe du printemps :
Les Elfes Nyménels célèbrent l’équinoxe du printemps avec un rituel singulier. Ils se réunissent en divers endroits et disposent leurs roulottes en cercle. Au centre, ils érigent une scène de bois sur laquelle ils dansent, accompagnés de musiciens et de chanteurs. C’est une fête romantique, durant laquelle les célibataires invitent les femmes à danser et à être leurs cavalières pour le reste de la soirée. Pour ceux déjà en couple, c’est un moment de partage où l’on danse également avec son partenaire. Ces invitations à danser sont systématiquement précédées d’un bouquet de fleurs offert : le choix des fleurs n’est jamais anodin, car chacune a une signification particulière. On parle d’ailleurs du langage des fleurs. Certains bouquets peuvent exprimer des messages complexes, tels que : « faisons connaissance », « accepteriez-vous de danser ? », « que notre amour dure toujours » ou « veux-tu fonder une famille ? ».

Le Solstice d’hiver :
Les Howynels organisent des festivals pour le solstice d’hiver. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ils ne commémorent pas la neige ni le froid, mais célèbrent plutôt la longueur de la nuit et la beauté du ciel étoilé. C’est un festival nocturne durant lequel on éteint toutes les lumières avant de commencer une longue procession autour du village ou de la ville, avec des lanternes, des torches et des bougies. L’itinéraire comporte souvent des haltes dans des lieux propices à l’observation du ciel nocturne. Là, on éteint de nouveau toutes les lumières, on s’assoit et on contemple les étoiles jusqu’à apercevoir une étoile filante. On y cherche les constellations, les astres les plus brillants, et, si le froid le permet, on veille jusqu’à l’aube.

Le Nouvel An :
Les Elfes Falnels ont eux aussi inventé leur propre festival. Le dernier jour de l’année, on se réunit au coucher du soleil pour chanter, danser, boire et célébrer l’arrivée de la nouvelle année. Lorsque la nuit est suffisamment sombre, on lance alors des feux d’artifice qui viennent illuminer le ciel de mille couleurs.

3. Histoire :

L’histoire des Elfes est la plus longue et la plus ancienne. Si nous devions la citer ici dans son intégralité, nous ne ferions que répéter ce qui est déjà relaté dans la chronologie. Nous nous contenterons donc d’en résumer les points essentiels.

L’origine des Elfes demeure enveloppée de mystère. La seule certitude, c’est que leur royaume existait déjà à l’Âge de l’Oubli, il y a plus de trois millénaires. Pendant les Âges du Chaos, deux Elfes Howynels vont irrémédiablement marquer l’histoire du continent de Melnör : le prophète Dae Elryn, qui posa les fondements de la religion Daeïque et soutint grandement notre second personnage notable, le martyr Taelar Saemar, créateur de la coalition de Solgaaren pour vaincre l’Innommable. Cette coalition fut un succès, mais Taelar Ier trouva la mort dans son duel contre l’Innommable, bien qu’il lui eût porté le coup fatal. Sa mort, en -2530 PI, demeure tragique aux yeux des Elfes. À tel point que, durant tout l’âge suivant, cet événement devint l’an zéro de l’ancien calendrier taelarien et marqua la fin de l’Âge du Chaos, dont on retrouve encore la trace dans les datations d’archives de l’Académie Kaurel.

La veille de la bataille décisive, naquit son petit-fils Taelar II, fils unique d’Aelia Saedrenne. Il fallut attendre -2500 PI pour qu’il transforme la coalition en un empire, marquant le véritable début de l’Âge de Solgaaren. Cet empire ne commença à décliner qu’à partir de -550 PI, sous le règne de Kynmenor. Par la suite, les descendants de la dynastie de Taelar Ier ne furent plus que consanguinité, décadence et assassin. L’ancien empire trouva sa conclusion avec la mort de l’empereur Kynael III, qui préféra se donner la mort par le poison plutôt que d’être capturé par les belligérants de la Guerre du Brasier. Cette mort marqua l’an zéro du calendrier moderne, appelé calendrier post-impérial, qui inaugure l’Âge actuel : celui des Trois Royaumes.

Parmi les figures les plus célèbres de la race Elfe, on peut citer :

— Kal Saemar : 

Kal Saemar est le petit frère de Taelar Ier. C’est un Elfe Howynel, né en -2678 PI. Son affinité magique se déclare à quatorze ans, et elle est très puissante, même pour un Elfe. Il invente la discipline magique de la transmutation pour lutter contre l’Innommable. Il survit à la bataille de Solgaaren et devient l’un des premiers enseignants de l’académie Kaurel. Il mènera également de nombreux raids contre la Secte des Ossars. Il meurt de vieillesse en -2441 PI ; il était alors âgé de 237 ans.

— Anael Saemil : 

Elfe Nyménel, frère du despote Velkal Saemil, ancien général de Velmora qui sombra dans la paranoïa après sa victoire lors de la guerre du Brasier. Anael Saemil mène à son tour la révolte velmorienne contre Velkal Saemil, avec l’aide d’Oxtitlan et de Valnel. Les révolutionnaires le repoussent hors des frontières de Velmora, où il sera achevé par les loyalistes de l’ancien empire. Il est connu pour avoir créé le parti politique saémiliste. Né en -64 PI, il imagine le système politique de Velmora, qui sera adopté la 4ième année du calendrier post-impérial. Il devient également le premier chambellan des Elfes de Velmora. Il meurt en 40 PI, assassiné d’une flèche tirée par un extrémiste nostalgique du règne de Velkal. Il avait alors 104 ans.

— Vaelric le Sage : 

Vaelric est un Elfe Falnel, né en -987 PI. Il meurt d’une maladie indéterminée en -742 PI ; il était alors âgé de 245 ans. Vaelric le Sage fut d’abord un naturaliste et explorateur d’exception, animé par une curiosité insatiable pour les formes de vie peuplant le monde. Aventurier solitaire, il parcourut Melnör, des marécages les plus inhospitaliers aux montagnes battues par les vents, observant et répertoriant des créatures dont l’existence relevait jusque-là du mythe. Son approche méthodique et respectueuse fit de lui une référence parmi les savants : il ne se contentait pas de nommer les espèces, mais cherchait à comprendre leur rôle dans l’équilibre du vivant. Il établit ainsi le Système Vaelric, une classification rigoureuse des créatures fondée sur leur origine, leur nature (physique ou magique) et leur comportement au sein de leur environnement. Bien que plusieurs variantes aient vu le jour au fil des siècles, le cadre qu’il posa demeure aujourd’hui la référence la plus utilisée pour l’étude et l’archivage des formes de vie connues sur Melnör. Au terme de ses voyages, Vaelric entreprit de relier ses connaissances naturalistes à sa profonde affinité pour la magie, donnant naissance à une nouvelle discipline : l’invocation. Il considérait cet art non comme un acte de domination, mais comme une forme de coopération. Selon lui, toute créature (à l’exception de Chendral et de ses serviteurs) méritait respect et égard. Défenseur acharné du bien-être des êtres invoqués, il condamnait tout usage abusif de la magie à leur encontre. Une anecdote célèbre rapporte qu’il fit exclure un élève de l’Académie Kaurel pour avoir écrasé une araignée, jugeant qu’un tel geste trahissait une ignorance totale du lien symbiotique unissant les humanoïdes à certains insectoïdes mineurs. Par son œuvre et sa philosophie, Vaelric le Sage érigea l’invocation en une discipline fondée sur la connaissance, la mesure et le respect du vivant.